Palinodie 2015

Révéler l’importance de ces détails dans la trame symbolique de l’histoire…

Philippe Guesdon revisite les pages des premiers livres imprimés illustrés en puisant son inspiration picturale dans la composition des planches xylographiques qui en agrémentent la lecture. L’exploration méthodique de diverses scènes figuratives associées à la diffusion des principaux textes de la culture humaniste, le conduit à proposer une lecture analytique et une transposition à la fois fidèle et abstraite de ces images.

Dans son extrême minutie, la mise en œuvre technique de la démarche n’est pas sans évoquer l’application des maîtres de la Renaissance versés dans l’observation naturaliste de la richesse significative des moindres expressions formelles de la création. Mais Philippe Guesdon utilise le travail de reproduction qu’à des fins de création. Il ne retient de ses modèles qu’une palette de détails choisis sur la trame régulière du quadrillage de leur composition mise au carreau. Il soumet la présentation fragmentaire de certains morceaux du puzzle à un spectaculaire changement d’échelle avant d’en décliner les motifs particuliers et leurs diverses modalités tonales en de larges ensembles sériels. L’agrandissement agit sur la puissance expressive du trait et transforme la perception des contenus de l’image. Il révèle l’importance de ces détails dans la trame symbolique de l’histoire. Il confère aussi à chaque élément de la série la qualité de signe constitutif d’un nouveau langage pictural et l’inscrit dans une pratique artistique d’expression contemporaine.

Philippe Guesdon exhume de la bibliothèque d’un amateur un recueil d’emblèmes composé par Johannes Sambucus (János Zsámboky), un humaniste d’origine hongroise qui remplissait à Vienne les fonctions d’historiographe de la cour impériale sous le règne de Ferdinand Ier, Maximilien II et Rodolphe II…

Extrait du texte : l’Art reste et jamais ne te manque au besoin
d’Olivier Le Bihan.

Palinodie, peintures de Philippe Guesdon

Ensemble de 18 peintures. Acrylique et poudre de métaux sur lin fripé de 115×115 cm