Les Simples* de Mattioli 2023-2024

*Les simples ou simples médecines (simplicis medicinae ou simplicis herbae selon ses appellations latines) était le nom donné au Moyen-Âge aux plantes médicinales.

Suites de peintures sur papier et sur toile inspirées des gravures sur bois illustrant Le Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis (1565) de Pietro Andréa Matthioli (ou Pierandréa Mattioli).https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1090781h/f1488.item.zoom

Les commentaires vénitiens  de 1565 est la première édition à contenir – avec les petites gravures sur bois apparues pour la première fois en 1554 – plus de 600 illustrations presque pleine page créées par l’artiste italien Giorgio Liberale ( peintre 1527-1579) également actif à la cour impériale, et gravées par Wolfgang Meyerpeck (graveur 1505-1578) un important imprimeur et coupeur de bloc de Meissen.

1/ Suite de peintures sur papiers de 50×50 cm

2/ Suite de peintures sur papiers de 60×60 cm

3/ Suite de peintures sur papier de 70×70 cm

4/ Suite de peintures sur papiers de 60×80 cm

5/ Suite de peintures sur papiers de 70×100 cm

6/ La page 1223 du Livre de Mattioli et une peinture inspirée par sa gravure

7/ Suite de peintures sur toiles de 50×50 cm

8/ Suite de peintures sur toiles de 80×80 cm

9/ Suite de peintures sur toiles de 80×120 cm

Les Simples de Pierandréa Mattioli -2023-

Suite de Peintures de Philippe Guesdon

Cette nouvelle suite de peintures est inspirée des gravures sur bois illustrant un livre de Pietro Andrea Mattioli, médecin et botaniste italien, né le 23 mars 1501 à Sienne et mort de la peste vers 1578 à Trente :

le Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis -1565-

Ce livre, publié à Venise, est une traduction commentée et très enrichie du Materia medica de Pedanius Dioscoride (20-40 ap J-C – 90 ap J-C) médecin, pharmacologue et botaniste grec.

Dans sa première édition il rassemble déjà plus de 600 gravures sur bois, presque pleine page, conçues par le peintre italien Giorgio Liberale (1527-1579) et gravées par Wolfgang Meyerpeck (1505-1578).

Ces gravures sont exceptionnelles par leur qualité d’exécution, fines, précises, réalistes et vivantes grâce à des jeux d’ombres rendus par de savants effets de tracés croisés. Elles sont toutes judicieusement composées par le dessinateur qui utilise les plis et les courbures des branches de chaque plante afin de l’intégrer au mieux dans l’espace du rectangle défini par la page.

Comme j’aime à le faire dans mes relectures inspirées de xylographies, je suis allé cueillir au coeur de chacune un détail -souvent inscrit dans un carré- qui fragmente l’aspect général de la plante et n’en conserve qu’une partie garnie, généreuse et chargée d’arborescences. Les vides y deviennent plus rares et la trame est souvent interrompue par la découpe des cotés de la figure. Le morceau ainsi représenté perd un peu de son identité, accentue l’effet d’entremêlement des lignes et son canevas isolé revêt un mystérieux aspect. Cette transformation de l’image est également amplifiée par mon dessin lors de la copie, puisque j’accentue les contours du végétal, qui, ainsi agrandis, empâtés, renflés accroîssent la mémoire du geste de l’outil du graveur. Ces motifs sont peints sur des fonds sombres -variétés de noirs et gris lourds- balayés de badigeons colorés.

Le sujet ainsi brouillé par les traces de la brosse, donne à la plante un aspect brumeux qui semble animer ses branches, son feuillage, pour les plonger dans un espace irréel. La page de l’herbier devient ainsi vibrante, mouvante, plus vivante donc.

J’ai tout à fait conscience que peindre veut souvent dire se débattre dans de multiples contradictions : par exemple, le souci de rester respectueux du sujet et la nécessité de le maltraiter pour qu’il devienne pictural. Cette dualité, fréquente dans mon travail, me contraint à l’expérimentation. Mes peintures préparatoires sont souvent l’objet de repentis, de corrections, d’effacements puis de traits repassés, d’effets esquissés, accentués puis recouverts. De préférences données tout d’abord au dessin puis ensuite oubliées. De contrastes appuyés puis esquissés. De partis pris clairement énoncés, accentués avant d’être atténués. D’expériences…

Dans cette suite de peintures inspirée du livre de Mattioli, une fois encore, je ne cesse de peser, mesurer, évaluer, comme si, au fond, la peinture se calculait. Mais l’appréciation qu’on lui porte n’est jamais savante ni scientifique puisqu’elle est, et doit rester, émotion.

Philippe Guesdon 2023